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Journée mondiale de l’océan : retour sur l’impact du COVID19 sur nos océans

Rédigé par La rédaction du C3D, le 8 juin 2020

La crise sanitaire actuelle a permis à la nature de reprendre ses droits durant quelques mois. Nos océans, très touchés par les changements climatiques, ont notamment pu profiter d’une pause pendant toute la durée du confinement, sans la pression de l’Homme. Cependant, le déconfinement a amené son lot de conséquences négatives avec l’utilisation massive de masques jetables par exemple. Nos océans, déjà très pollués, font aujourd’hui face à une nouvelle catastrophe environnementale que l’on peut encore éviter…

Le confinement, une pause de courte durée pour nos océans

Les océans, comme une grande partie de la nature, ont pu profiter du confinement et de la diminution des activités de plaisance, comme les sports nautiques, de la pêche, de l’exploitation des fonds marins et des transports maritimes. Toutes ces activités impactent les océans qu’il s’agisse de pollution par les déchets ou de pollution par des produits chimiques et toxiques. Elles sont également à l’origine d’une pollution moins connue lorsque l’on pense au monde marin : la pollution sonore ou acoustique. 

Il s’agit d’une pollution cependant encore considérée comme secondaire car elle est difficile à mesurer. Des solutions comme limiter la vitesse des navires ou modifier les formes des hélices sont envisageables mais pas suffisamment mises en pratique aujourd’hui.

Cette pollution a un impact important sur la faune marine puisque celle-ci émet d’ores et déjà des sons afin de communiquer, trouver de la nourriture, séduire ou avertir d’un danger. Ces sons se trouvent ainsi parasités par les bruits extérieurs des sonars, plateformes offshores et autres activités humaines liées aux océans. Les ondes de son se déplaçant plus vite sous l’eau que dans l’air, elles impactent de plus grandes zones. 

La faune marine est affectée de plusieurs façon par la pollution sonore. Il existe des effets physiologiques causant du stress, des lésions et des effets comportementaux puisque les animaux arrêtent de se nourrir voire quittent des zones de reproduction. 

Durant le confinement, l’ensemble des activités causant la pollution sonore dans les océans ont été mises au ralenti ce qui a permis à la faune marine de profiter d’un environnement moins pollué. Dans un récent rapport, l’ONU a d’ailleurs estimé que l’arrêt de l’activité, la réduction du trafic maritime ainsi que la diminution de la demande en ressources marines ont potentiellement permis aux océans de prendre une “respiration nécessaire” pour se remettre des effets du réchauffement climatique et de la pollution en Asie.

Conséquence catastrophique du déconfinement : les masques jetables

Les masques chirurgicaux à usage unique, désormais obligatoires dans les transports en commun et dans de nombreuses boutiques, sont composés en grande partie de polystyrène, de polycarbonate, de polyéthylène et de polyester. Il s’agit de matières dérivées du pétrole mais aussi de gaz et de charbon dans une moindre mesure, toutes des énergies fossiles. Utilisables seulement 4 heures, les masques à usage unique constituent une source de pollution supplémentaire. Chacun peut s’en rendre compte en sortant de chez lui ; on en trouve sur les trottoirs, les routes et dans les parcs. 

De façon moins visible pour l’instant, les conséquences de la crise sanitaire sont observables dans les océans également. Parmi les déchets polluant déjà nos océans, on retrouve désormais les masques et gants jetables qui peuvent mettre plusieurs centaines d’années à disparaître dans la nature. Il s’agit d’une potentielle catastrophe environnementale qui pointe le bout de son nez dans un contexte de crise sanitaire mondiale. 

Ce type de déchets nuit grandement à la faune marine puisque les animaux et poissons peuvent notamment confondre les masques et gants avec la nourriture et s’étouffer ou encore se retrouver piégés. 

Pour éviter cette catastrophe environnementale, il est nécessaire de privilégier les masques en tissu. Ces derniers sont réutilisables et émettent beaucoup moins de déchets. Le lavage régulier des mains est également à privilégier plutôt que l’utilisation des gants à usage unique. Dans tous les cas, les déchets doivent être jetés en poubelles et non sur la voie publique où ils peuvent atterrir facilement dans nos océans. 

La sensibilisation des collaborateurs est donc de mise afin de rappeler les bonnes pratiques et d’informer sur les conséquences environnementales de ce type d’incivilités. 

Dans un contexte climatique tendu, la crise sanitaire a offert une pause à la nature. Cette dernière s’est avérée très courte puisqu’une fois le confinement levé, les activités ont repris doucement mais sûrement et ont causé de nouvelles pollutions. La sensibilisation autour de l’utilisation des masques jetables doit se généraliser au sein des entreprises notamment afin de limiter notre impact sur les océans.