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[Portrait] Vanessa Azar, nouvelle membre du conseil d’administration du C3D
Une rentrée bien chargée pour le C3D ! Suite à son élection en juillet dernier en tant qu’administratrice du réseau, Vanessa Azar nous explique son parcours et ses ambitions.
Quel est votre parcours ?
J’ai toujours travaillé dans la RSE, avant même que le domaine de travail n’existe. Cela fait plus de 16 ans que j’exerce en tant que professionnelle, avec une spécialisation dans l’environnement, le changement climatique, et le mécénat.
J’ai d’abord travaillé 9 ans dans le secteur bancaire, chez HSBC France, avec la création du département RSE où je me suis spécialisée dans l’environnement. J’ai ensuite rejoint le groupe agro alimentaire Bel avec un focus produits et consommateurs très fort ainsi que la responsabilité de la Fondation Bel qui œuvre pour la sécurité alimentaire à travers le monde. Je suis ensuite partie à l’international, au Liban, en tant que consultante spécialisée sur les questions sociales et environnementales auprès de chefs d’Etat, de grandes entreprises et de start-up sociales (early stage)…
Je travaillais principalement sur des sujets crisogènes au Moyen-Orient et en Afrique du sud. Il y a trois ans, je suis rentrée en France pour rejoindre Europcar Mobility Group, aujourd’hui en charge de la RSE pour le Groupe, où je suis toujours en poste.
J’ai une histoire personnelle liée à la RSE, j’ai commencé ma carrière en ONG, je suis sensible aux questions d’éradication de la pauvreté, aux questions sociales qui sont étroitement liées aux enjeux environnementaux, c’est une fibre personnelle avant tout.
J’ai la chance d’allier mes valeurs personnelles à mon projet professionnel, avec la possibilité d’incarner cette ambition au sein d’une entreprise. Je suis intimement persuadée que l’on rejoint ce domaine par conviction mais que seules les personnes vraiment engagées (et tenaces!) y restent, une vraie sélection naturelle s’opère (contre l’attrait du “hot topic” qui a le vent en poupe).
Quel est votre rôle actuel chez Europcar Mobility Group ?
En tant qu’acteur de la mobilité durable, la raison d’être du Groupe est d’offrir des alternatives attractives à la possession d’un véhicule, de manière responsable et durable. Le vecteur de notre activité étant la voiture, notre Groupe, s’il veut faire partie de la solution vers un monde bas carbone, est tenu de réduire son empreinte carbone, composée en grande partie des émissions liées à l’usage des véhicules par ses clients. Europcar Mobility Group est officiellement engagé à réduire ses émissions de CO2 d’ici à 2030 dans le cadre de sa participation à SBTi. Ce qui signifie agir principalement sur son scope 3 et plus précisément sur le mix de sa flotte. De par l’émission de son sustainability-linked bond, le Groupe s’est notamment engagé à atteindre 20% de véhicules électriques et hybrides rechargeables dans sa flotte d’ici à fin 2024. Nous aidons nos clients à être acteur de cette mobilité durable, notamment avec l’usage de l’électrique et de l’autopartage.
Je coordonne dans ce cadre la RSE du Groupe et agis au niveau de nos filiales en propre. Je pilote les 4 piliers de notre programme RSE “Commit Together”, le plan de réduction carbone ainsi que l’ensemble des sujets réglementaires, notamment le reporting ESG.
Pour en savoir plus sur la stratégie d’Europcar Mobility Group, (re)lisez l’interview de Vanessa
Quelle est votre ambition pour le C3D en tant qu’administratrice ?
Je souhaite apporter l’expertise mobilité au sein du CA, donc assurer une complémentarité de profil. Après 3 ans au sein du C3D, j’ai l’expérience du réseau et la passion du sujet. C’est donc une forme d’activisme pour moi, de porter la voix de ses membres et son ambition de maintenir sa position d’association de référence des acteurs qui œuvrent pour des entreprises plus responsables.
Ma première mission sera un chantier commun au C3D et l’IFA avec un rendu à l’automne lors de l’Assemblée générale de l’IFA : un guide de questions/ réponses pour les administrateurs à destination des directeurs opérationnels des entreprises les aidant à jauger la maturité des plans de décarbonation en vigueur.
La RSE doit faire partie de la culture d’entreprise, s’intégrer dans tous les métiers, ce n’est pas quelque chose d’annexe. Les dirigeants modernes doivent comprendre cette dimension et l’incarner dans leurs décisions stratégiques, en tenant compte de l’urgence de ses enjeux.
Depuis votre adhésion au C3D, qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Cela fait déjà 3 ans !
La RSE est une fonction très souvent solitaire, donc c’est avant tout un lieu d’échange et d’émulation, où l’on peut se ressourcer auprès de nos pairs. On se nourrit des sujets d’actualités présentés, des débats idéologiques et de bonnes pratiques nous permettant d’incarner au mieux nos enjeux du quotidien. Il est évident que nous partageons les mêmes défis et cela nous permet de nous sentir compris et moins seul.
Et bien sûr la recherche du contenu via les groupes de travail, les outils proposés (Newsletter, MOOC, livrables, podcasts, etc). pour rester en veille, nourrir notre discours et se mettre à jour.
Avez-vous un engagement personnel en dehors de votre activité professionnelle ?
Je me suis engagée bénévolement, notamment sur des sujets sociétaux, de lutte contre la pauvreté, grâce aux missions de volontariat proposées au sein des organisations pour lesquelles j’ai travaillé. Pour l’environnement je l’ai fait à travers ma contribution à des programmes de recherche scientifique où je suis partie sur le terrain et devenue à mon tour formatrice pour alimenter des bases de données mondiales autour du changement climatique et des eaux douces.
Actuellement je le fais à travers mes réseaux professionnels, du mentorat auprès d’étudiants, de la participation à des jurys…
Y a-t-il eu un moment de bascule pour votre engagement dans la RSE ou le Développement Durable ?
Cet engagement provient de mon expérience personnelle: étant adolescente j’ai déménagé à Beyrouth avec ma famille, ce qui m’a sorti de ma bulle et m’a confronté à la réalité des inégalités Nord-Sud. Les enfants des rues, la misère quotidienne, le travail forcé, la réalité de la guerre, la corruption… tant de questions qui ont ébranlé mes repères. Cette notion d’injustice très forte, cette forme de “loterie” qui conditionne le reste de ta vie, jusqu’à aujourd’hui je refuse de l’accepter. J’ai donc mis mon énergie pour me battre sur ces sujets d’inégalités !
C’est pour cela qu’à l’origine je m’étais orientée vers l’humanitaire pour travailler sur l’urgence, et progressivement j’ai été amenée à travailler plus sur de l’accompagnement des populations pour aboutir au développement durable.
Et l’envie de changer le système de l’intérieur est toujours présente !