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Portrait d’une nouvelle membre C3D : Delphine Lebas, Directrice RSE chez Petit Bateau
Portrait de Delphine Lebas, Directrice RSE chez Petit Bateau et nouvelle membre du C3D.
Quelques mots sur votre parcours ?
J’ai quitté le système scolaire à 17 ans, en commençant à travailler chez McDonald’s. Je suis un pur produit de la promotion interne au final ! J’ai commencé en bas de l’échelle puis j’ai progressivement gravi les échelons. En 2010 j’ai validé mon parcours par le biais d’une VAE (validation des acquis de l’expérience) pour obtenir un diplôme en école de commerce.
J’ai ensuite poursuivi dans le secteur du retail avec Carrefour, Comptoir des cotonniers et Grand Optical.
Au travers de ces expériences, j’ai réalisé que le bien-être en interne, l’évolution d’une équipe et la satisfaction des clients étaient au cœur d’un business.
Je suis chez Petit Bateau depuis 8 ans, marque qui appartient au Groupe Rocher, entreprise à mission. J’y ai découvert l’aspect de transformation d’une entreprise et son pilotage stratégique dans ses dimensions sociales et environnementales.
Votre rôle et vos missions quotidiennes dans votre entreprise ?
Le département RSE en tant que tel a été créé avec ma nomination, même s’il existait auparavant en étant relié aux RH. Le premier travail a été de définir la mission de notre département, à savoir définir et piloter une stratégie RSE mesurable afin d’accompagner les parties prenantes de Petit Bateau dans sa transformation durable.
Notre but est d’accompagner la transformation de tous les départements, avec la perspective de ne plus avoir besoin d’un département RSE à moyen terme ! Dans chaque projet, chaque pilotage Il est désormais impératif d’instituer la mesure d’impact environnemental et social.
Nos missions se déclinent en 4 axes :
Le DEVELOPPEMENT DURABLE, avec entre autres l’éco conception, la sobriété énergétique, la trajectoire carbone et la biodiversité.
L’ECONOMIE CIRCULAIRE et la transformation du modèle d’affaires : seconde main, location, recyclage par exemple. Avec une ambition, qu’un produit sur 3 vendu chez Petit bateau en 2030 soit issu de l’économie circulaire ( 2nde main ou location )
Notre CAUSE : « connecter les enfants à la nature », et sensibiliser ainsi plus d’1M d’enfants à sa préservation avant fin 2024
Le SOCIAL : en s’engageant à défendre les savoir-faire locaux et à soutenir nos capacités de production en France.
Et nous sommes également engagés dans une démarche BCorp, dans la perspective d’une validation en 2025.
Qu’est-ce qui a provoqué votre déclic climatique / RSE ?
Mon « déclic » environnemental est arrivé relativement tardivement. Même si par exemple la notion des éco gestes était déjà assez présente, j’ai réalisé tardivement la trajectoire dramatique du climat, ce fut un vrai “réveil climatique”.
Grâce à un double cursus de formation (HEC & IFM) j’ai compris l’état des lieux, et cela m’a donné envie de susciter l’action chez les autres, de créer une étincelle de conscience. La RSE et le développement durable ne doivent pas être un discours d’élite mais doivent être compréhensibles par tous.
Le défis ou engagement qui a été le plus difficile à mettre en place ?
Je dirais que le défi majeur est d’éveiller et d’informer tout le monde : pour entrer dans l’action il faut d’abord comprendre pourquoi on le fait. Mais réussir à engager tout le monde est un challenge, et forcément il faut savoir accélérer ou freiner pour ne perdre personne en chemin, tout en continuant à créer de la valeur
Quant aux difficultés, je citerai la complexité du réglementaire. Même si le réglementaire est FONDAMENTAL dans la transition, le manque de clarté, le non alignement des régions (France Vs Europe) rajoute de nombreuses complexités à l’exécution.
La solution ou la personnalité qui vous inspire le plus ?
Jean-Marc Jancovici, avec sa capacité à vulgariser, montre l’importance d’embarquer tout le monde sur ces sujets de transformation. Et ça marche car sa BD est un immense succès !
Je dis souvent qu’il est plus facile « d’éveiller » un enfant que de « réveiller » un adulte, donc c’est un beau combat à mener que de faire bouger les consciences, d’embarquer les gens et rendre palpables des notions parfois complexes ou abstraites.
Si vous ne deviez retenir qu’une seule bonne pratique pour illustrer votre engagement, ce serait laquelle ?
Ce serait l’embarquement des équipes, par la vulgarisation des différentes notions. Et ne jamais partir du principe que les gens savent forcément de quoi on parle !
Si vous deviez inciter un dirigeant d’entreprise à faire de la RSE, que lui diriez-vous ?
Il faut mettre en avant la perspective du temps long comparée au temps court : en montrant le coût de l’inaction, et en faisant réfléchir aux ressources et aux matières premières.
L’enjeu est de savoir gérer son entreprise sur le long terme, pour faire face aux crises et anticiper. Et garder en tête que les opportunités sont aussi présentes dans les nouveaux business modèles !