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La Stratégie Climat de Constellium
Deux ans après l’Accord de Paris, comment votre stratégie climat a-t-elle évolué pour tenir la trajectoire des 2° ?
La vision de Constellium vis-à-vis du climat a évolué ces dernières années. La pierre angulaire de notre approche est l’analyse du cycle de vie de nos produits. Pour cela, la démarche de Constellium s’est appuyée sur la construction d’un outil d’analyse de cycle de vie étendu à l’ensemble des activités du groupe. Cet outil vise notamment à évaluer les différentes composantes associées à notre activité pour en évaluer les enjeux et leviers d’action.
Trois axes principaux se dégagent :
- Maintien d’une démarche d’amélioration de la performance interne, via la poursuite de notre programme d’amélioration de l’efficacité énergétique. Si des progrès significatifs ont déjà été enregistrés et se poursuivent sur la plupart de nos sites, les principaux gisements d’amélioration aujourd’hui identifiés se situent dans nos filiales américaines, et en particulier sur le site de Muscle Shoals, acquis en 2015.
- Evaluation des possibilités d’actions en amont (la principale source de GES étant liée à la production d’aluminium primaire). Nous n’avons pas encore finalisé notre approche directe en ce domaine, mais travaillons en parallèle à la mise en place d’une certification pour un aluminium responsable (Aluminium Stewardship Initiative) au sein de laquelle existent notamment des critères relatifs aux émissions de GES. L’objectif de ce système étant de créer un élan permettant aux différents acteurs de progresser dans ce domaine, notamment par le biais d’un niveau maximal de GES à atteindre.
- En aval, notre approche repose sur deux volets. Le premier concerne la phase d’utilisation de nos produits, en particulier dans les transports. Les allègements de structures autorisés par l’aluminium permettent de diminuer la consommation dans les véhicules. Le second concerne le recyclage, élément clé pour les produits en aluminium, car le recyclage permet de d’offrir une nouvelle vie au matériau, se substituant de fait à de l’aluminium primaire, pour des émissions de GES environ vingt fois moindres.
Aujourd’hui, nous sommes en phase de finalisation des études visant à définir une cible de réduction des émissions de GES relatives à Constellium et à son activité, intégrant ces différents axes, et se plaçant dans une perspective d’intégration dans la démarche « Science-Based Target ».
Exemple d’actions concrètes d’atténuation ou d’adaptation chez Constellium
Un exemple permet d’illustrer la démarche Constellium dans ce domaine en répondant simultanément à plusieurs aspects de notre approche de réductions des émissions de GES.
Il s’agit de la mise en place de brûleurs oxygène-gaz, permettant un chauffage plus efficace de nos fours de recyclage sur le site de Neuf-Brisach, en Alsace. Ces fours servent en particulier au recyclage de canettes en aluminium usagées. Le métal ainsi recyclé étant réutilisé pour la fabrication de nouvelles canettes chez nos clients.
Elle s’intègre dans notre stratégie climat en travaillant simultanément sur plusieurs axes :
- Une réduction directe de nos émissions de GES, obtenue par une baisse de 38 à 40 % selon les fours de la consommation en gaz naturel.
- Une amélioration de la productivité des fours permettant d’augmenter les capacités de recyclage du site, diminuant ainsi nos besoins d’approvisionnement en métal primaire, lequel constitue l’une des principales sources de GES au fil du cycle de vie de nos produits.
Ce résultat ne repose bien évidemment pas uniquement sur une simple substitution d’un outil industriel par un autre. En effet, ces fours de recyclages doivent assurer plusieurs fonctions successives au sein d’un même outil :
- Le séchage et l’élimination par pyrolyse des composés organiques présents dans les lots de canettes usagées (vernis, contaminants organiques…). Cette phase d’oxydation doit être menée avec beaucoup de soin pour permettre à la fois l’élimination des composés organiques sans oxyder le métal, ce qui nuirait au rendement.
- La fusion du métal et la coalescence des gouttelettes de métal liquide, qui doivent s’opérer en limitant au maximum les phénomènes d’oxydation.
- Le transfert du métal liquide vers les étapes de traitement aval (ajustement de la composition, filtration, coulée en plaques avant laminage).
La mise en place industrielle de ces nouveaux systèmes de combustion a nécessité un important travail de développement et de mise au point pour définir les conditions optimales de fonctionnement. Ces actions ont été menées en interne, avec le soutien de la société Linde avec lequel nous avons établi un partenariat. Nous estimons les émissions ainsi évitées par ces actions sur les fours de notre site alsacien à environ 5 500 tonnes de CO2e par an.