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Quel bilan pour la COP27 sur le climat ?
La COP27 sur le climat s’est achevée mi-novembre en Egypte et son bilan semble mitigé. Si cette rencontre a permis d’aboutir à un accord inédit, elle a aussi déçu les acteurs qui poussent pour une accélération de la lutte contre le réchauffement climatique en marquant un recul sur les énergies fossiles. Bilan de cette COP.
Le combat contre le réchauffement climatique à l’arrêt
De nombreuses écoles françaises ont choisi d’envoyer des étudiants observer de l’intérieur cette COP et leurs avis font pour beaucoup part d’une grande déception et de frustration. Il y a pour eux un vrai décalage entre les négociations auxquelles ils ont assisté et l’urgence climatique.
Il semble que l’objectif de maintenir la hausse de la température en dessous de 1,5° ait été maintenu à l’issue de cette COP. Un signal positif, certes, mais qui rappelle le manque de moyens mis en place pour atteindre cet objectif. Les pays présents ne se sont en effet pas mis d’accord sur des mesures drastiques pour y parvenir. Respecter les 1,5° implique d’inverser la tendance dès maintenant et de diminuer nettement nos émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, il n’a pas été fait mention de la fin des énergies fossiles, de date butoir du pic des émissions de gaz à effet de serre ou encore de lois encadrant le greenwashing de façon internationale.
Une COP décevante au point que la ministre de l’Environnement du Congo-Brazzaville a préféré claquer la porte, jugeant ainsi qu’elle ne mènerait à rien.
Un accord qui redonne de l’espoir
L’enjeu de la justice climatique a beaucoup animé cette COP. Depuis des années, les pays les plus pauvres et touchés par les premières conséquences du réchauffement climatique, souvent les pays du Sud, réclament une aide financière des pays du Nord, les plus gros contributeurs aux émissions globales des gaz à effet de serre. Ces pays, qui ont contribué à plus de 70 % des émissions de CO2 depuis deux siècles, sont ainsi appelés à accompagner les autres pays dans leur transition vers des modèles durables et justes et à réparer les dommages qu’ils leur ont causés. Un Fonds spécial pour les pertes et dommages a ainsi été créé lors de la COP27.
Cet accord illustre le passage à une approche systémique indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique, car le combat ne peut se faire seul, pays par pays. D’un point de vue symbolique, il souligne également la responsabilité éthique et juridique de certains pays.
Cependant, ce fonds reste entièrement à construire car ses contours n’ont pas été définis lors de cette COP. Une fois encore, aucun engagement contraignant n’a été pris par les États.
Au carrefour de sentiments d’espoir et d’amertume, cette COP27 a principalement mis en avant la notion de justice climatique. Une problématique certes indispensable à gérer mais qui ne suffira pas tant que l’on ne cherchera à réparer les conséquences du réchauffement climatique sans en combattre les causes.
Alors comment faire ouvrir les yeux sur l’urgence climatique ? Certains proposent déjà d’organiser les prochaines COP dans les pays les plus victimes de la pollution et des conséquences du changement climatique.