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L’empreinte biodiversité des entreprises : quelles actions pour quels impacts ?
Le constat dressé par l’IPBES en 2019 sur le déclin alarmant de la biodiversité a poussé la Plateforme RSE à élaborer dix recommandations invitant l’ensemble des acteurs économiques et sociétaux à se responsabiliser. L’avis, remis à Emmanuelle Wargon le 6 mars, dévoile un ensemble de recherches menées sur la prise en compte de l’enjeu de la biodiversité dans le reporting extra-financier des entreprises. Le but étant de mettre en lumière les actions possibles à mener afin de faire face à l’extinction massive des espèces, découlant directement de l’activité humaine. Zoom sur les recommandations de la Plateforme RSE pour les entreprises.
La Plateforme RSE a constitué un groupe de travail qui a mené 10 auditions pour élaborer un diagnostic et des propositions. En s’appuyant sur les pratiques des entreprises et les outils disponibles, elle adresse ses recommandations au gouvernement, aux entreprises, aux investisseurs et aux acteurs de la recherche.
Biodiversité : un élément indispensable peu pris en compte dans le reporting extra-financier
L’avis développé par la Plateforme RSE dévoile un premier frein à l’existence d’un potentiel indicateur de biodiversité qui permettrait la comptabilisation de sa dégradation par certaines entreprises. En effet, il s’agit par essence d’une empreinte s’observant localement. Il n’est donc pas possible de la chiffrer. La biodiversité n’est que très peu identifiée comme un risque et se trouve donc mal voire pas du tout intégrée dans la stratégie d’entreprise. Il existe certes une prise en compte des impacts sur la biodiversité dans certains reporting extra-financier mais qui dépend encore bien trop du secteur d’activité de l’entreprise en question.
Évaluer son empreinte sur la biodiversité : les recommandations pour les entreprises
Les entreprises doivent faire leur part dans les défis majeurs à relever. Elles sont notamment invitées à prendre en compte leur empreinte biodiversité en commençant par analyser l’impact réel de leurs activités sur cette dernière, de façon transversale, et à inclure ces enjeux dans leur stratégie. L’intégration de leur empreinte biodiversité dans la déclaration de performance extra-financière constituera un premier pas permettant d’effectuer un état des lieux des impacts et des bonnes pratiques potentielles.
Les entreprises sont également appelées à élaborer des politiques de lutte contre la déforestation importée, à savoir l’importation de matières premières ayant contribué de près ou de loin à la déforestation ou à la dégradation de forêts et d’écosystèmes.
Les autres recommandations s’adressent davantage au gouvernement, aux investisseurs, aux fédérations professionnelles ou encore aux acteurs de la recherche. Une implication générale reste indispensable afin de retourner la tendance.
La Plateforme RSE s’est saisi de chiffres alarmants sur la biodiversité afin de lancer un appel à l’ensemble des acteurs économiques et sociétaux. De précises recommandations leur sont adressés et sont à retrouver dans l’avis. Vous pouvez également profiter de la présentation de ces recherches lors d’une webconférence le 13 mars suivie d’un débat par Sylvain Boucherand, vice-président de la plateforme, et Sandrine Cadic, France Stratégie.