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Intégration de l’information extra-financière par les analystes et les gérants : Résultats du baromètre SFAF
Il ne serait pas logique que l’analyse financière et la gestion d’actifs restent immunes des grandes mutations actuelles. Les bouleversements sociétaux, écologiques et technologiques affectent toutes les activités humaines et tous les métiers doivent s’adapter pour assurer leur pérennité. Pourquoi pas les métiers d’analystes et gérants ?
La question n’est donc plus de savoir si les analystes et les gérants vont intégrer, ou doivent intégrer, des éléments extra-financiers dans leurs pratiques. Il s’agit de savoir quelles sont leurs pratiques professionnelles, en cohérence avec l’évolution de la communication financière des émetteurs. C’est pour répondre à ces questions que la Commission Analyse extra-financière de la SFAF vient de créer un Baromètre mesurant l’utilisation des données extra-financières par les analystes et les gérants.
Dans le cadre de la Semaine de la Finance responsable, les enseignements de cette 1ère édition du Baromètre SFAF ont été présentés. Ils ont été suivis d’un débat entre un émetteur, en l’occurrence Nexans, représenté par Laurence Vandaele (Directrice RSE du groupe et vice-présidente du C3D), et deux gérants, l’un chez Axa IM et l’autre à la CDC.
Ils montrent que le virage vers une intégration ESG dans les pratiques professionnelles semble engagé :
- Une large majorité des analystes et gérants membres de la SFAF qui ont répondu à l’enquête (68 %) déclarent utiliser systématiquement ou régulièrement des informations extra-financières dans leurs métiers, contre 14 % rarement ou jamais.
- La pratique de l’intégration ESG semble poussée par des motivations intrinsèques : elle apparaît pour 53 % des répondants comme une démarche indissociable de l’analyse de performance à long terme des émetteurs.
- Avoir des données homogènes et comparables entre émetteurs leur faciliterait le travail. Ils souhaiteraient aussi qu’un lien soit clairement établi entre les indicateurs RSE et la performance financière.
En ce sens, le rapport intégré, dont l’usage se répand, est particulièrement attendu sur ces points, ainsi que sur la prospective. La concision et la sélectivité des informations de cette publication reste prioritaire pour permettre aux lecteurs d’appréhender clairement les facteurs de création de valeur à court, moyen et long terme… en y intégrant naturellement les enjeux ESG.