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L’innovation durable, ou le défi de créer dans la limite imposée par notre écosystème
Innover sans impacter négativement nos écosystèmes. C’est le pari d’une innovation durable, qui s’inscrit dans le respect de son environnement pour créer de nouveaux produits et services.
Réchauffement climatique, épuisement des ressources, dégradation de écosystèmes : de plus en plus, les limites de la planète s’imposent aux entreprises et les force à de trouver de nouvelles façons de produire, de vendre et de créer de la valeur. Au coeur de ce challenge, l’innovation durable, qui doit permettre aux acteurs privés d’inventer de nouveaux modèles. Certaines entreprises l’ont bien compris, et de plus en plus de compagnies, de start-up, partout dans le monde et en France montrent l’exemple. Décryptage.
Des start-up françaises au coeur de l’innovation durable
Le milieu dans lequel naît une entreprise ou une marque influence nécessairement cette dernière, et parfois façonne entièrement ses projets.C’est le cas du milieu montagnard, qui inspire de plus en plus de jeunes entreprises en quête d’une valorisation de l’existant. Elles sont en effet souvent amenées à créer des produits ou services qui visent à améliorer la qualité d’un produit, son mode de production ou la traçabilité et/ou qualité des produits qui le composent. Une entreprise qui innove peut également s’inspirer de ce qui existe pour en prendre le contre-pied et créer des produits ou services complètement disruptifs. Toutefois, ce n’est pas ce qui est aujourd’hui plébiscité par une génération d’entrepreneurs qui cherchent avant tout à améliorer ce qui est proposé sur le marché, en donnant du sens à ce qu’elle produit ou propose. Ceci passe pour ces entreprises par le respect de leur environnement et de l’Environnement au sens large.
Proposer des services au plus près des besoins de consommateurs qui évoluent dans un milieu précis tout en respectant la nature et l’Homme, voilà le challenge que se s’est fixée la trentaine de start-ups de l’incubateur Outdoor Sports Valley.
Niché au coeur du parc d’activités économiques des Glaisins, à Annecy-le-Vieux, Annecy Base Camp abrite en effet aujourd’hui de jeunes entreprises ambitieuses qui ont besoin de l’appui structurel et du réseau d’Outdoor Sports Valley. Ce sont quinze entreprises parmi les trente qui bénéficient d’un programme spécifique, avec l’appui du cluster qui réunit aujourd’hui 440 membres (pour l’essentiel locaux, puisque 70 % d’entre eux sont basés en Auvergne-Rhône-Alpes).
Un modèle innovant, durable, en accord avec les préoccupations des consommateurs
Parmi les start-ups qui s’impose on trouve notamment Picture Organic Clothing. L’entreprise a récemment fêté ses dix ans d’existence, et s’impose plus que jamais comme une référence du marché de l’outdoor et des sports de glisse avec 18 millions d’euros de chiffre d’affaires, sept franchises et 110 revendeurs indépendants dans 30 pays à travers le monde. Son crédo? Des articles de prêt-à-porter flashy et design, mais surtout éthiques. Les matières premières sont toutes renouvelables, issues de la biomasse et recyclées. Les deux usines où sont fabriquées plus de 80% des produits sont certifiées ne travailler qu’avec des matières biologiques, et sont restées les mêmes depuis les débuts de Picture Organic Clothing. Oui, la qualité a un coût et l’entreprise dépense 20 à 30% plus que si elle se fournissait et produisait de manière non durables. Augmenter les prix pour compenser une diminution des marges ? Pas question néanmoins pour la PME qui souhaite rester compétitive, quitte à baisser son taux de marge.
Picture Organic Clothing est un exemple probant de ce qui est permis quand un ensemble d’acteurs souhaitent valoriser et s’inspirer de son environnement pour créer du nouveau en améliorant ce qui existe. Et l’initiative d’Outdoor Sports Valley et de son incubateur répond à un besoin identifié de la part des consommateurs, puisqu’aujourd’hui 82% des consommateurs souhaitent consommer moins mais mieux, comme le révélait une enquête Kantar Worldpanel.
Selon une étude Opinion Way / Veeva, la qualité d’un produit constitue en effet désormais le critère déterminant lors du passage à l’achat de 54% des français. Mais qu’est-ce que l’on entend par qualité exactement ? En premier lieu c’est la composition d’un produit qui est prise en compte (reconnue prioritaire à 65%), puis son origine (47%) et la présence d’un label sur son packaging (42%).
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris que les consommateurs sont en recherche d’authenticité, en lien avec leurs valeurs. Les consommateurs demandent de la qualité… maintenant aux entreprises d’innover !